En prélude à la commémoration du premier anniversaire des évènements de Yirgou, le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a rencontré le ministre d’Etat, ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion Sociale, Siméon Sawadogo le 30 décembre 2019. Objectif, demander au gouvernement à reconsidérer sa position par rapport à cet évènement malheureux des 1ers et 2 janvier 2019.
L’on se souvient encore des tristes évènements qui ont eu lieu le premier jour de l’année 2019 à Yirgou dans la région du centre nord. Une situation bien triste qui avait fait 49 morts officiellement et 216 selon le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés né de cet évènement. Des milliers de personnes se sont déplacées,d’autres portées disparues jusqu’à ce jour. Le mécontentement qui a gagné beaucoup de cœurs des burkinabè avait suscité une forte mobilisation dans la ville de Ouagadougou suite à l’appel à marcher organisé par le CISC. Malgré tout le temps passé, la justice se fait toujours attendre.
A quelques jours de l’anniversaire douloureux, le CISC a rencontré le ministre d’Etat chargé de l’administration territoriale de la décentralisation et de la cohésion sociale pour présenter ses doléances dans le traitement du dossier. Le CISC entend surtout appeler le gouvernement à s’approprier le dossier. Il y a eu beaucoup de ratés dans la gestion du dossier Yirgou à entendre le porte-parole du collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés, Daouda Diallo. A commencer par les chiffres sur le nombre de personnes tuées. Alors que le gouvernement parle de 49 morts, le CISC avance le chiffre de 216 personnes assassinées. « A un an de la commémoration de ce triste anniversaire, nous voulons interpeller le gouvernement à réactualiser les chiffres comme il l’avait promis » indique Daouda Diallo. Mais pas seulement, d’autant que la situation sécuritaire est particulièrement difficile pour les déplacés de Yirgou estime le porte-parole : « Les personnes déplacées à cause de ces évènements sont traquées et tuées par les Koglweogo souvent utilisés comme supplétifs par l’armée et désireux de se débarrasser de témoins gênants. Ce qui est de nature à empêcher le bon fonctionnement de la justice » regrette-t-il. Dans une interview accordée à Libre Info.net le 20 décembre 2019, le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Kaya reconnaissait quant à lui que les évènements ont fait 50 morts et 66 personnes portées disparues. Des mandats d’amener ont été émis contre 180 personnes. Cependant,12 personnes sont interpellées pour le moment.
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Plus jamais ça !
« Nous voulons que l’occasion des commémorations de l’an I soit mise à profit par le gouvernement pour montrer sa bonne foi et qu’il n’y aura plus jamais des évènements comme ceux-ci » ajoute le porte-parole. Cela y va de la cohésion sociale. « Cette cohésion sociale nécessite que l’on envisage les évènements dans leur entièreté » selon Issaka Sourwéma, notable la communauté mossie présent à la rencontre. « Il y a eu des tueries dans chacune des communautés » regrette le notable. Il revient aux représentants des différentes communautés de prêcher la retenue de sorte à consolider la cohésion sociale a fait entendre le ministre en charge de la Cohésion sociale. Plusieurs activités sont prévues dans le cadre de la commémoration de ces évènements survenus en tout début d’année 2019.
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Soumana Loura, stagiaire