Demain 16 mai 2021, la communauté internationale célèbre la Journée internationale du vivre-ensemble en paix (JIVEP). A cet effet, un panel est organisé au Burkina Faso sous le thème « Dans la différence et la diversité, exprimons notre désir profond de vivre et d’agir ensemble en vue de bâtir un Burkina Faso de paix, de solidarité et d’harmonie ». La cérémonie d’ouverture de ce panel a eu lieu le samedi 15 mai 2021 à l’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM). Etaient présents à cette cérémonie, la coordinatrice du système des Nations Unies au Burkina Faso Metsi Makhetha et le ministre d’État, en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré.
Par Tatiana Kaboré
« La différence et la diversité dans l’union pour un Burkina Faso harmonieux et paisible ». C’est sous ce thème que le Dr Siaka Ouattara, enseignant chercheur et directeur général de la promotion de la cohésion sociale, a exposé. Le Dr Ouattara a parlé de la diversité et la différence des réalités au Burkina Faso. Cette différence est perçue au niveau du teint, du sexe, des générations.
Il note que la diversité des cultures des membres d’un groupe dégage plus d’idée qu’un groupe homogène. Pour lui le fait d’examiner un problème sous des angles différents emmène à des solutions multiples. En conclusion, il estime que la situation actuelle impose de recréer la façon de voir, de d’être et de vivre-ensemble.
Le Conseiller technique du ministre en charge de la Réconciliation nationale, Issa Démé, quant à lui, a fait une comparaison sur la manifestation de la cohésion sociale au Burkina. Il a développé le thème : « Contribution de la Parenté à plaisanterie au renforcement du vivre ensemble ».
Selon lui, la parenté à plaisanterie « permet d’agrémenter la vie communautaire, de dissiper les malentendus éventuels et d’atténuer les tensions entre ethnies et clans ». La parenté à plaisanterie joue un rôle important dans la cohésion sociale et, elle est l’unique pratique qui permet qu’aucune parole ou qu’aucun comportement ne vexe.
« C’est le seul moyen qui permet à une famille ou à un clan d’adresser des injures ou des moqueries à un autre groupe sans que cela ne vexe. Parmi les parentés à plaisanterie, l’on a des Samo et des Mossi, des Gourounsis et des Bissa, des Bobos et des Peulhs », a-t-il dit.
Il a confié que la parenté à plaisanterie comporte des bienfaits qui contribuent à la réconciliation, à apaiser les tensions dans les familles et entre les différents clans de la société. Cela, a-t-il dit, attire les citoyens à plus de tolérance et de fraternité. « Nous gardons l’espoir de constater un jour que les parentés à plaisanterie commune à l’Afrique puissent être intégrées par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité », a-t-il souhaité. Il a d’ailleurs plaidé pour l’institution d’une journée nationale de la parenté à plaisanterie.
« Education des jeunes à la promotion de la citoyenneté »
Dr Jocelyne Vokouma, Anthropologue au CNRST, a débuté son exposé en donnant la vision de la politique nationale de la jeunesse. Cette vision est « Une jeunesse responsable, autonome, jouissant de ses droits, respectueuse de ses devoirs et pleinement engagée pour relever les défis de développement du Burkina d’ici 2024 ». Selon elle, cette responsabilisation de la jeunesse leur permet d’exercer leurs droits et d’assumer leurs devoirs de citoyens et d’acquérir de l’autonomie et de l’expérience. En effet, Mme Vokouma estime que les finalités du système burkinabè sont de faire dans un premier temps du jeune burkinabè un citoyen responsable, producteur et créatif.
Pour l’anthropologue, le système éducatif burkinabè vise essentiellement à assurer un développement intégral et harmonieux de l’individu. Ce, en cultivant en lui l’esprit de citoyenneté à travers l’amour de la patrie, le sens de la démocratie, l’unité nationale, la justice sociale. Mais aussi, en développant l’esprit de solidarité, d’intégrité, d’équité, de loyauté, de justice, de paix et de tolérance. Il faut également garantir sa formation afin qu’il fasse preuve de rigueur dans le travail, il faut qu’il soit utile à la société et a lui-même.
Quelques avis des participants
« Ce panel a été bénéfique pour moi car il a porté sur l’éducation et le terrorisme. Puisque pour palier certains fléaux sociaux, il faut accentuer sur l’éducation des enfants car cela est un facteur important dans la vie sociale », a confié Ibrahim Kaboré, étudiant en économie et participant.
Pour sa part, Souleymane Douliré, étudiant « Concernant la conférence, j’ai acquis beaucoup de choses surtout côté éducation car la jeunesse a besoin d’éducation et pour cela, il faut un certain suivi. Il faut beaucoup mettre l’accent sur la pratique des parentés à plaisanterie pour un meilleur vivre ensemble et la cohésion sociale ».
C’est sous le thème « Dans la différence et la diversité, exprimons notre désir profond de vivre et d’agir ensemble en vue de bâtir un Burkina Faso de paix, de solidarité et d’harmonie » que la 4e édition de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix (JIVEP) se tiendra. Cette journée aura lieu le dimanche 16 mai 2021.
Présente en tant que marraine de la cérémonie, la coordinatrice du système des Nations Unies au Burkina, Metsi Makhetha a déclaré que cette journée a pour but de favoriser le dialogue entre les religions et les cultures. Selon elle, cette situation à laquelle le Burkina fait face appelle à un renouvèlement de l’engagement du vivre-ensemble. « Le Burkina Faso possède tout le capital humain et des ressources socioculturelles pour transformer cette situation en une force de paix, de prospérité et de progrès », a ajouté la coordinatrice des Nations Unies.
Parmi ces qualités, elle a cité l’engagement de la société civile, le dynamisme de la jeunesse, le patriotisme ainsi que le talent des artistes burkinabè.
Zéphirin Diabré, ministre en charge de la Réconciliation nationale, a salué les personnes présentes et remercié au nom du gouvernement, les différentes initiatives des Nations-Unies. Pour lui, cette journée sera célébrée dans un contexte marqué par l’expansion du terrorisme et de l’extrémisme violent au Burkina Faso.