Le Réseau Ouest-Africain pour l’Édification de la Paix (Wanep) et ses partenaires,ont initié un cadre de réflexion sur les violences basées sur le genre, le jeudi 11 novembre 2021 à Ouagadougou. L’objectif est de réfléchir sur les meilleures stratégies pour réduire ces violences et mener aussi des activités de plaidoyer avec les acteurs intervenant sur la question.
Les violences basées sur le genre prennent de l’ampleur au Burkina Faso. Cela est dû à la persistance de certaines pratiques socioculturelles et la crise sécuritaire qui a causé de nombreux déplacements internes de plus d’ un million de personnes et de 22 mille réfugiés à la date du 25 mai 2021. Dans ces conflits, les femmes sont les plus vulnérables.
Pour mieux se pencher sur les questions de violences basées sur le genre, le Wanep-Burkina et ses partenaires ont initié un dialogue national sous le thème « Violences basées sur genre : quelles nouvelles stratégies pour endiguer ce phénomène dans un contexte sécuritaire et sanitaire fragilisé au Burkina Faso ».
Cette concertation rentre dans le cadre de leur projet « appui à la mise en œuvre des activités de coopération transfrontalières dans la région du Liptako-Gourma ». Il est mis en place dans les régions du Nord (Titabé et Tankougounadié) et du Centre-Nord ( Thiou).
Selon le coordinateur régional de Wanep , Julien Oussou ,ces échanges vont permettre de trouver les causes et les conséquences des violences basées sur le genre dans ce contexte sanitaire et sécuritaire.Ils permettront également d’identifier les lacunes et les changements dans l’application de la législation, d’envisager des stratégies pour stopper et prévenir le phénomène. Julien Oussou indique qu’à la sortie de cette concertation «nous allons élaborer des recommandations fondées sur des actions concrètes».
Pour les responsables de ces communes concernées par ce projet, ils disent qu’ils mettront tout en œuvre pour réduire ou éradiquer le phénomène dans leur localité.
Le préfet de Tankougounadié , Adama Sawadogo affirme que les violence basées sur le genre sont une réalité dans sa localité.«Il est constaté que la discrimination en faveur des femmes existe bien dans notre département. Les mariages précoces et forcés sont très répandus dans cette partie du pays», a t il confié .M.Sawadogo promet de s’engager dans cette lutte .
Quant au ministère de la femme, représenté par son directeur régional du Sahel, Lassiné Ouédraogo, il assure que son département est prêt à accompagner ce projet malgré les défis sécuritaires.«Nous sommes convaincus aussi de la résilience de la population.Nous tous, nous savons qu’au Burkina Faso, nous avons 52% des femmes. Donc nous ne pouvons pas nous développer en les mettant de côté».
Pour le directeur régional ,il faut trouver des stratégies pour permettre à la femme d’apporter sa contribution dans le développement du pays et l’épanouissement de la famille et des communes. De son son avis, ce dialogue national initié par Wanep est le bienvenu.
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