L’activiste malien Mohamed Youssouf Bathily, plus connu sous le pseudonyme de « Ras Bath », a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le lundi 13 mars à Bamako, après ses propos sur la mort de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
Par Joël Thiombiano
Mohamed Youssouf Bathily dit « Ras Bath », a été arrêté tôt dans la matinée du lundi 13 mars aux environs de 10 heures par le commissariat du 5e arrondissement de Bamako, au Mali. Cette arrestation intervient après sa déclaration du samedi 11 mars lors de la 3e conférence nationale de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), le parti du défunt Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga.
L’activiste « Ras Bath » avait déclaré que Soumeylou Boubeye Maïga, mort en détention il y a un an, avait été « assassiné ». Ras Bath, très influent dans la société civile malienne et chroniqueur de radio avait ajouté que Soumeylou Boubèye Maïga « n’est pas mort, il a été assassiné, c’est le terme qu’il faut ».
Son inculpation et sa mise sous mandat de dépôt ont été confirmées par des sources judiciaires et par M. Sam Samabaly, un membre du Collectif pour la défense de la République dont « Ras Bath » est le porte-parole. « Ras Bath » est devenu célèbre lors des manifestations contre l’ancien régime du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
« Ras Bath semble être la «bête noire» des régimes maliens. En effet, il avait fait l’objet de plusieurs arrestations auparavant. En 2017 sous le pouvoir de IBK, il avait été arrêté pour «incitation à la désobéissance des troupes ». Cette arrestation avait suscité des affrontements entre policiers et manifestants exigeant sa libération. Après un feuilleton judiciaire de plusieurs mois, il avait été enfin relaxé par la cour d’appel de Bamako le 27 novembre 2017, donnant ainsi un coup dur au gouvernement malien de l’époque.
Suite au coup d’État du 18 août 2020, il avait continué à dénoncer régulièrement la méthode de gestion des nouvelles autorités de la transition.
« Ras Bath » et plusieurs personnalités, dont le dernier Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, M. Boubou Cissé, avaient déjà passé près de quatre mois en détention, en 2021, après avoir été mis en cause pour une présumé « préparation d’un mystérieux coup d’Etat » contre la junte.
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