Le premier syndicat de pilotes d’Air France a appelé, le jeudi 16 mars 2023, ses adhérents à « exercer leur droit de retrait » pour ne plus voler vers Bamako, en raison de la situation sécuritaire au Mali.
Par Elza Nongana
Le syndicat des pilotes d’Air France a proposé d’éviter Bamako, la capitale malienne, selon l’Agence France Presse (AFP). Il a avancé la raison selon laquelle la situation sécuritaire au Mali serait délétère.
« Par une consigne syndicale, le SNPL Air France-Transavia invite ses adhérents, et les pilotes qui le souhaitent, à exercer leur droit de retrait afin de ne pas effectuer les vols à destination de Bamako, en l’état actuel des choses » indique à l’AFP le bureau du syndicat.
Cependant, la compagnie aérienne a affirmé qu’« à ce stade, la desserte de Bamako est inchangée ». Air France a même déclaré suivre « en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires qu’elle dessert, dont le Mali, afin d’assurer le plus haut niveau de sûreté et de sécurité des vols ».
« La compagnie est en contact permanent avec les autorités locales et internationales, ainsi qu’avec la DGAC (Direction générale de l’Aviation civile, ndlr) française, compétente en matière d’autorisations de survol et de desserte ».
« Celle-ci procède à une veille de la situation sur les zones de conflit et à une analyse régulière du risque, en partenariat avec la Commission européenne», a indiqué Air France.
Des inquiétudes aussi aux Etats-Unis
Dans un « message aux navigants » publié le 23 février dernier, les autorités de l’aviation civile américaine mettaient en garde contre les risques encourus non seulement par les vols à destination ou au départ du Mali, mais aussi pour les vols survolant le pays, « à toutes altitudes ».
La notification n’interdit pas formellement aux compagnies certifiées par la FAA, l’Administration fédérale de l’aviation (ou à celles opérant des avions immatriculés aux Etats-Unis) de desservir ou survoler le Mali. Mais elles les invitent à la prudence « lorsque vous volez vers, depuis, dans ou au-dessus du Mali, à toutes les altitudes »
Dans les documents relevés par le journal « Les Echos », l’agence américaine avait en particulier mentionné que le groupe russe de mercenaires Wagner avait installé un système de défense sophistiqué, des batteries de SA-22 « Pantsir ».
Ce sont des batteries jugées capables d’atteindre une cible distante de 36 km à une altitude de 15 km alors que les avions commerciaux en vol de croisière évoluent à quelque 12 km d’altitude.
Il faut noter que ces différentes alertes sont lancées dans un contexte où les nouvelles autorités maliennes sont accusées d’entretenir des relations étroites avec le groupe paramilitaire russe Wagner.
On peut tout de même se poser des questions sur l’incidence que pourrait avoir une telle décision sur la compagnie aérienne française.
Cela, surtout quand on sait que quotidiennement, Air France effectue la liaison entre le Mali et la France. L’impact de cette décision serait tant dans les rangs de la société française que sur les usagers maliens.
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