Alex Zongo est un étudiant burkinabè résidant en République populaire de Chine. En 2016, grâce à une bourse du gouvernement de Taïwan, il quitte son pays le Burkina. À la suite de la rupture diplomatique avec Taïwan et dans le souci de préserver sa bourse d’études, il a été transféré à Pékin. Libreinfo.net l’a rencontré.
Par Aloute Sana (Correspondant en Chine)
Après avoir obtenu sa licence en aéronautique à l’université de Beihang, il a été admis en Master de Science de contrôle à l’université de Tsinghua, l’une des meilleures universités chinoises. Cette université fait partie des deux premières en Chine et des 15 meilleures dans le monde.
Alex Zongo a été plusieurs fois récompensé par son université pour ses performances académiques. Sa recherche vise à rendre le système de pilotage des engins volants tels que les avions, drones ou satellites plus robuste et plus efficace grâce à l’intelligence artificielle.
Le jeune étudiant pétri de talents et de connaissances, Alex Zongo, explique qu’il a choisi la Chine « pour poursuivre ses études car la filière qu’il souhaitait approfondir après le secondaire n’était pas disponible au Burkina Faso». De plus, c’est en raison de « l’opportunité de bénéficier d’une bourse d’études non négligeable» a-t-il dit.
Il dit éprouver un sentiment de fierté à représenter le Burkina Faso dans une université de premier plan, malgré les pressions que peuvent entraîner ces établissements d’élite.
Selon lui, il est important de noter que pour accéder aux universités chinoises, les étudiants chinois doivent passer des examens, et seuls les meilleurs sont sélectionnés pour poursuivre leurs études dans les meilleures universités du pays.
Dès sa licence, « j’avais déjà pour objectif d’intégrer cette université», explique Alexis Zongo. Pour ce faire, dit-il :« J’ai concentré tous mes efforts sur mes études».
En comparaison avec le système éducatif burkinabè, il a constaté que le gouvernement chinois et les industries investissent massivement dans la recherche et l’innovation.
«Les laboratoires des universités sont très bien équipés, les étudiants ont accès à un wifi gratuit ou presque gratuit sur le campus, et les bibliothèques sont richement pourvues en ouvrages de toutes sortes.» informe-t-il.
Car, «ces recherches sont pour la plupart mises à profit pour stimuler l’économie et d’autres domaines du pays.» renchérit le jeune étudiant.
Les conseils de Alex….
«La maîtrise de l’anglais est un critère essentiel à prendre en compte avant de chercher à venir en Chine pour des études» nous renseigne Alex Zongo.
Il poursuit: «même pour apprendre le chinois, les enseignants utilisent l’anglais comme langue de communication».
«De même, les recherches sont réalisées en anglais, donc une connaissance de cette langue est nécessaire» dit-il.
Il conseille ce qui suit : «Une fois en Chine, il est primordial de se concentrer réellement sur les études et de ne pas se laisser distraire par d’autres activités. La Chine étant considérée comme l’usine du monde, où presque tous les produits sont manufacturés, certains étudiants peuvent être tentés de se lancer dans le commerce et négliger leurs études».
En ce qui concerne les difficultés rencontrées en tant qu’étudiant, Alex Zongo parle notamment des barrières linguistiques et la complexité pour obtenir un stage dans certains domaines ou un emploi.
Il évoque aussi comme difficultés l’adaptation à la nourriture et au climat qui, affirme-t-il, peut être difficile au début, mais avec le temps, on finit par s’y habituer.
L’étudiant Zongo encourage les jeunes Burkinabè, en particulier la diaspora, à représenter dignement le pays dans toutes leurs entreprises. Il est impératif, nous a-t-il confié, de s’unir pour aider le pays à sortir de la crise sécuritaire et à favoriser son développement.
Des témoignages
Ali Ouattara est un ancien étudiant de Taïwan qui connait bien notre interlocuteur. Il explique que Alex Zongo est une personne exemplaire, assidue, appliquée dans tout ce qu’il entreprend. En septembre 2021, par exemple :«nous étions co-chambrier à NCKU (National Cheng-Kung University) à Taïwan, et c’est quelqu’un pour qui j’ai de l’admiration à travers son courage.»
Quant à Soumaila Sankara, étudiant à Pékin, la capitale de la Chine populaire, il dit de Alex Zongo qu’au plan scolaire qu’il est un exemple d’étudiant excellent. «Socialement, c’est quelqu’un de très calme et discret. Je l’ai connu à l’Université de Beihang en 2020» a-t-il ajouté.