Le taux de réussite des examens du BEPC et du CEP session 2021 est en baisse. C’est le gouvernement burkinabè qui l’a annoncé le mercredi 7 juillet 2021.Cependant,le gouvernement n’explique pas les raisons officielles de cette baisse du taux de réussite. Libreinfo.net a rencontré des acteurs de l’éducation notamment des responsables syndicaux qui donnent leurs avis.
Par Tatiana Kaboré
Les examens scolaires session 2021 du CEP et du BEPC ont connu un faible taux de réussite par rapport à l’année 2020. Le CEP a connu un taux de réussite de 59,34% contre 66,6% pour l’année 2020.Pour cet examen la région de l’Est a obtenu le taux de succès le plus élevé de 71,52% d’admis contre 47, 94% de taux de succès pour la région du Nord qui enregistre la plus faible performance.
L’examen du BEPC connait aussi une baisse avec un taux de 27,84% comparativement à la session passée 36,48%. La région du Sahel a réalisé la meilleure performance avec un taux de succès de 33,38% contre 24,62% pour la région des Cascades.
Contacté par Libreinfo.net, le secrétaire général adjoint du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) Abdoul Karim Bikienga estime que :« c’est grâce à l’immense sacrifice des enseignants que nous les avons atteints. Sinon, s’il n’était qu’aux autorités, ils seraient catastrophiques ».Il ajoute que la baisse du taux de réussite du CEP s’explique par plusieurs raisons. Parmi lesquelles, la validation dans des « conditions catastrophiques» de l’année scolaire 2019-2020, alors que les organisations syndicales avaient fait des propositions pertinentes pour sauver l’année.
Cette baisse selon lui est « la conséquence logique du passage automatique décrété par le MENAPLN(ministère de l’éducation nationale de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales ndlr). C’est une décision politique et non pédagogique. Comment voulez- vous qu’un élève qui passe du CM1 au CM2 avec 0,5/10 de moyenne puisse avoir le CEP surtout dans des classes à larges effectifs ? », s’indigne M. Bikienga.
Souleymane Badiel, Secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), quant à lui, apprécie ces résultats négativement. « Les résultats des examens sont à la fois catastrophiques et frustrants. Plus de 70% de taux d’échec au BEPC et près de 50% au CEP, cela est révélateur de la faillite du système éducatif dans notre pays », dit-il .
Il estime que le système éducatif est victime des « politiques néolibérales appliquées dans notre pays dans le cadre principalement des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) ». Souleymane Badiel Poursuit en disant qu’il ne faut pas se tromper car: « l’éducation et la recherche n’amorceront pas de courbe ascendante si courageusement nous ne sortons pas des griffes de ces programmes appliqués pour mieux asseoir la domination de notre pays. Que l’on ne s’y méprenne pas ! le problème est structurel et résulte du système de gouvernance en place »,explique M. Badiel.
A cette difficulté, il ajoute les nouvelles réformes dans l’examen du BEPC à partir de cette session « créant à la fois plus de difficultés dans certaines épreuves mais aussi une psychose chez les candidats », déplore-t-il.
Le Secrétaire général de la F-SYNTER dénonce aussi d’autres mesures pouvant être des causes de la baisse des résultats : « les suspensions des salaires, les affectations arbitraires synonymes de démotivation, le blocage de carrière».
A l’issue du Conseil des ministres le 7 juillet, le ministre en charge de la Communication Ousseni Tamboura a indiqué que ces sessions 2021 du BEPC et du CEP se sont bien déroulées dans l’ensemble. Et d’ajouter qu’il y’a quand même eu des insuffisances sans les citer. « Les sessions se sont bien déroulées dans l’ensemble, mais il y’a eu quelques difficultés ».dixit M.Tamboura Ousséni Tamboura.
Le gouvernement burkinabè prépare les assises nationales de l’éducation. Ces assises pourraient se tenir avant la fin de l’année 2021.Le Ministre en charge de l’Education Stanislas Ouaro a déjà rencontré plusieurs personnes ressources et structures dans le cadre de la préparation des assises sur l’éducation nationale.
