Les Etalons du Burkina prennent part, pour la 12e fois, à la Coupe d’Afrique des Nations ( CAN). Pour cette édition, les personnes déplacées internes (PD) de Ouahigouya, au Burkina, se feront compter parmi les supporters des Etalons, oreilles collées à la radio. C’est ce qui ressort des avis recueillis le 10 janvier 2024.
Par Zakiss Ouédraogo, Correspondant au Yatenga
Pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Côte d’Ivoire dénommée par le pays hôte « La CAN de l’hospitalité », les personnes déplacées internes (PDI) de Ouahigouya, malgré tout ce qu’ils traversent comme situation sécuritaire disent être prêts à jouer leur rôle de « 12e joueur » des Étalons en tant que supporters.
En dépit de l’absence d’un dispositif spécifique pour suivre la CAN à la télévision, c’est avec des postes radios récepteurs et des téléphones portables que la majeure partie de ces personnes comptent vivre cette fête sportive.
C’est pourquoi, elles ont invité l’équipe nationale et l’encadrement technique à se mettre dans la peau des FDS (Forces de défense et de sécurité) et des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) qui engrangent des victoires sur les théâtres des opérations de guerre.
Hamadoum Massa, une personne déplacée interne raconte : « Nous avons fui nos villages à cause des attaques récurrentes des terroristes. A Ouahigouya, nous sommes dans des sites d’accueil. Il est bien vrai que nous ne sommes pas contents de notre situation mais nous ne pouvons pas rester indifférents à cette CAN.»
Il ajoute : «Notre équipe nationale, les Etalons, a bataillé dur lors des phases éliminatoires. Certes, les Etalons font l’objet de critiques de toutes sortes, mais, je reste confiant en cette équipe et à l’encadrement qu’ils vont nous ramener cette prestigieuse coupe continentale.»
Yaya Cissé, lui, dit : « Nous n’avons pas de télévision et il n’y a aucune disposition en vue pour nous permettre de vivre cette CAN au même titre que tout le monde. Nous, étant dans nos sites d’accueil, nous suivrons tous les matchs des Étalons avec nos téléphones portables pour certains et des postes radios récepteurs pour d’autres. »
Dès lors Balguissa Ouédraogo affirme : « cette CAN est la nôtre» avant de poursuivre en disant que les PDI sont dans des conditions difficiles actuellement parce qu’elles ne sont pas dans leurs villages.
«Les CAN passées, j’ai suivi les matchs des Etalons à la télévision. Pour cette présente édition, nous n’avons pas de télévisions ni de postes radios pour mieux supporter notre équipe » a-t-elle déploré.
Elle informe que c’est avec le téléphone portable que «nous allons capter les stations de radio ou de télévision pour soit suivre en direct les matchs ou avoir les résultats des matchs des Etalons.»
«Notre souhait, dit-elle, est que les Etalons reviennent avec la coupe au Faso car cela pourrait contribuer à apaiser les cœurs meurtris».
Abdou Ouermi est ferme : « A défaut de la télévision, je suivrai la CAN avec mon poste radio. Pour dire vrai, je ne manquerai aucun match des Etalons. Nous leur souhaitons beaucoup de chance.»