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Can Ambiance: Pathé’O, l’habilleur des officiels de la CAF et de la FIF

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Styliste de renom, Pathé Ouédraogo, d’origine burkinabè et basé à Abidjan, en Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies, est l’habilleur de la Confédération africaine de football (CAF) et de la Fédération ivoirienne de football (FIF) pour cette 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN’2023). Avec sa griffe Pathé’O., monument de la mode en Afrique, l’homme s’active dans son atelier de Treichville pour offrir ses plus belles créations aux officiels de la grand-messe du football africain.

Par Hakim Hien

Ce vendredi-là, la boutique du styliste Pathé’O située dans le quartier populaire de Treichville, à Abidjan, grouille de monde. Le maitre des lieux se dévoue pour aider les nombreux clients à finaliser leurs achats.

Cette boutique, vieille de 30 ans, a en effet vu défiler des hommes, des femmes et enfants en quête de la touche vestimentaire de ce grand styliste universel.

Témoins de cette merveilleuse histoire qui défie désormais le temps et tisse les fils de la notoriété de la marque Pathé’O, ces photos de grands hommes d’État qui ornent les murs de cette enceinte et qui valorisent, ici, le président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et son épouse, là, l’ancien président Nelson Mandela d’Afrique du Sud, par ailleurs pris Nobel de la paix.

Mais ce n’est pas tout ! Les modèles de Pathé’O sont également sublimés, sur ces murs, par des photos de Roch Marc Christian Kaboré, ancien du président du Faso, Paul Kagamé du Rwanda, Alpha Omar Konaré ancien chef de l’État malien, ainsi que de plusieurs autres célèbres signatures africaines.

 Au cœur de la CAN 2023

Mais en Côte d’Ivoire, le temps est à la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football dont la phase finale se dispute du 13 janvier au 11 février 2024 dans cinq villes —  Abidjan, Bouaké, Korhogo, San-Pedro et Yamoussoukro — et, comme toujours, Pathé’O est au cœur des grands rendez-vous du continent.

L’homme de 73 ans, toujours alerte avec sa silhouette svelte et cheveux grisonnants, a été mandaté pour habiller les officiels de la Confédération africaine de football (CAF) et de la Fédération ivoirienne du football (FIF) pour cet illustre rendez-vous du sport-roi.

À pied d’œuvre avec son équipe pour répondre dignement à cette nouvelle responsabilité, il joue volontiers au guide pour nous montrer ses nouvelles créations dédiées à cet événement majeur. Et cela se passe dans son atelier à Treichville, qui se dresse en face de la boutique, de l’autre côté de la voie.

Dans cette bâtisse chargée de 50 ans d’histoire avec le styliste, une grande équipe de jeunes femmes et hommes manient avec sérieux et professionnalisme ruban, ciseaux, aiguilles et fils pour façonner les tenues à livrer aux officiels.

Fièrement, Pathé’O nous montre les premières chemises prêtes, des manches longues blanches et marrons dans du lin brodé aux couleurs de la CAN. Dans cette atmosphère, il nous fait visiter l’atelier et donne des explications bien détaillées sur chaque motif.

Et lorsqu’il prend respectueusement congé une fois la visite achevée, c’est pour s’occuper des clients qui attendent dans la boutique qui ne désemplit pas. Infatigable aussi bien talentueux, le styliste met d’ailleurs un point d’honneur à recevoir personnellement les férus de sa marque lorsqu’il n’est pas sur des podiums.

Sa griffe d’excellence parcourt ainsi le monde, faisant de Pathé’O un véritable globe-trotteur. Le styliste se rend régulièrement dans plusieurs capitales pour des rendez-vous professionnels.

Une griffe intercontinentale

C’est en 1969 que le natif de Guibaré, dans la province du Bam, a quitté son Burkina natal pour tenter l’aventure en Côte d’Ivoire. « Mes compagnons repartaient au pays chaque année avec des vélos, des magnétophones et autres souvenirs. Mais moi j’ai choisi de rester ici et d’apprendre la couture », se souvient celui qui s’appelle Pathé Ouédraogo à l’état civil.

Mais, poursuit-il, « comment dire au pays que j’apprenais un métier, et de surcroît la couture ? Personne ne me prendrait au sérieux vu qu’à l’époque, au pays, chacun se taillait ses vêtements. Personne n’imaginait que ce que je faisais était important et me permettrait d’en vivre un jour ».

Mais l’homme est resté fidèle à sa passion. D’autant qu’il admirait chaque soir, aux abords des rues d’Abidjan, ces belles coutures que revêtaient des mannequins dans les rares boutiques à vitrine que comptait la capitale.

Conforté dans son choix et oubliant les préjugés, Pathé Ouédraogo entreprit d’apprendre sérieusement les ficelles du métier et se donne tout entier à son apprentissage dans ce domaine.

Au total, quinze années de dur labeur, dont cinq consacrées à la couture des vêtements pour hommes, quatre dans la couture féminine et six ans d’adaptation. Une patience et une abnégation à toute épreuve, qui constituent aujourd’hui la base de son immense succès.

Malheureusement, se désole-t-il, beaucoup de jeunes n’arrivent pas à supporter les exigences de cette phase obligatoire de l’apprentissage. « Je dormais dans l’atelier de mon patron chaque nuit, précisément sur la table de la machine que je démontais, les genoux pliés jusqu’au matin ! Puis je me réveillais très tôt pour replacer la machine avant l’arrivée du patron et des autres employés », se souvient Pathé’O.

Et lorsqu’il ouvre son propre atelier avec un ami, ils n’avaient pas les moyens de faire la promotion de leurs tenues en vitrine. « On portait nos propres créations pour en faire la promotion », confie-t-il.

Les deux compères rivalisaient ainsi avec les vacanciers qui venaient d’Europe. « Quand ils nous voyaient bien habillés, ils nous demandaient où nous nous procurions ces vêtements et nous leur disions que nous les confectionnions nous-mêmes. C’est ainsi que nous avons commencé à nous imposer dans l’univers des créateurs de mode », explique Pathé’O, qui affirme la main sur le cœur qu’« on ne crée pas une marque, mais on la construit ».

Incontestablement, le natif de Guibaré a patiemment construit sa marque, aux prix d’indicibles sacrifices et d’efforts soutenus, au point que « Pathé’O » est devenue aujourd’hui une griffe internationale qui séduit sur tous les continents.

Lire aussi: Can info: stade de la paix de Bouaké, joyau architectural du sport africain

www.lireinfo.net 

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