spot_img
spot_img

Burkina Faso: les élèves du lycée Philippe Zinda Kaboré regrettent la fermeture de leur établissement

Publié le : 

Publié le : 

Le Directeur provincial de l’éducation post primaire et secondaire du Kadiogo a dans un communiqué le 27 août 2021, indiqué la fermeture du lycée Philippe Zinda Kabore. Par la même occasion, il a annoncé que 74 établissements publics de la ville Ouagadougou ont été identifiés pour l’affectation des 3700 élèves que compte le lycée pour la rentrée scolaire 2021-2022. Pour savoir ce que pensent les élèves de cette décision, Libreinfo.net est allé à la rencontre de quelques-uns venus au Lycée municipal de Paspanga, un des sites dédiés pour l’enregistrement des affectations.

 

Par Abdoul Wahab Mandé Stagiaires

Le lycée Philippe Zinda Kabore a été fermé jusqu’à nouvel ordre le 24 mai 2021 suite à une décision du Conseil des ministres. Cette fermeture est intervenue après les grèves à répétition des élèves qui ont conduit à des actes de vandalisme au sein du lycée, ayant occasionné la destruction des locaux de l’administration et celle du véhicule du proviseur.

Dans un communiqué en date du 27 août 2021, la direction provinciale de l’éducation post primaire et secondaire du Kadiogo a annoncé qu’à l’issue de la fermeture du lycée Philippe Zinda Kabore, 74 établissements publics de la ville de Ouagadougou ont été identifiés pour l’affectation des 3700 élèves que compte le lycée Philippe Zinda Kaboré pour la rentrée scolaire 2021-2022.

Le Lycée municipal de Paspanga grouillait du monde, le lundi 30 août 2021. Ils étaient près d’une centaine d’élèves regroupés sous l’ombre d’un arbre, d’autres alignés non loin de la salle qui abrite l’enregistrement en vue de l’affectation des élèves du Lycée Philippe Zinda Kaboré dans les établissements publics de la commune de Ouagadougou pour la rentrée scolaire 2021-2022. Certains élèves étaient accompagnés par un membre de leurs familles.

Assise sous un arbre dans la cour du lycée municipal Paspanga, ancienne élève en classe de terminale Rasmata Tapsoba, a pu inscrire son nom sur la liste de présence. Elle attend son tour pour pouvoir choisir son école pour cette année scolaire 2021-2022. « Je m’appelle Rasmata Tapsoba, je suis à Dapoya. Je suis venue m’inscrire ce matin. J’attends maintenant qu’on me donne la fiche pour remplir. J’ai le choix entre le lycée municipal Paspanga, le lycée Bogodogo et le lycée Marien N’Gouabi », affirme-t-elle.

La désormais ancienne élève de Zinda ne partage pas cependant la décision du gouvernement. « La fermeture de Zinda a été une surprise pour moi, parce que je ne m’attendais pas à cela. Bien vrai qu’il y a eu des grèves mais je ne m’attendais pas à ce qu’on ferme notre établissement. Je ne suis pas contente de cette décision mais je n’ai pas le choix », déplore-t-elle.

Un peu plus loin d’elle, se trouve un groupuscule d’élèves, eux aussi venus pour l’occasion. L’un d’entre eux, tient la fiche de renseignement. « Ici-là, on met quoi ? », demande-t-il. « C’est celui qui t’a accompagné qui doit signer à ce niveau-là », répond un autre.

Nous lançons alors la conversation avec eux. A la question de savoir comment ils ont accueilli la décision du gouvernement de maintenir leur établissement fermé et qu’est-ce qu’ils en pensent ? La réponse fut immédiate. « Nous ne sommes pas content parce qu’ils ont puni ceux qui sont innocents. Ce n’est pas tout le monde qui est à l’origine du saccage parce que rien ne prouve que ce sont les élèves de Zinda qui ont fait les saccages. Au moment des manifestations les délinquants du quartier, eux tous ils venaient ici (ndlr Zinda) », a consterné Jonathan Kogo.

Jonathan Kogo, élève en terminale A au lycée Philippe Zinda Kaboré se rappelle comme si c’était hier, les événements qui ont conduit à la fermeture de son établissement. « Ce jour-là, nous étions là en train de les regarder. Nous étions au Zinda depuis notre sixième. Et si à notre sixième nous n’avons pas cassé, ce n’est pas à notre terminale que nous allons le faire. On ne pouvait rien faire parce que si on s’amusait on pouvait te frapper ce jour-là », se remémore-t-il. Ce qu’il regrette « le fait qu’ils ont fait cela nous a tous tués. Ça fait que nous allons changer d’école, on ne va plus se retrouver. La perte c’est pour nous tous ».

Selon lui, le gouvernement doit reconsidérer sa position en réouvrant l’établissement car au regard de ce qu’ils ont vécu aux premières heures de la fermeture, ils ne sont plus prêts à refaire la même erreur.

Si pour Jonathan Kogo, ce sont eux qui sont fautifs, pour Elvis Kielem, élève ajourné au bac 2021 « il y a eu des grèves de par le passé mais on n’a pas fermé d’école. Le gouvernement est aussi responsable car il n’a pas accepté le dialogue et c’est ce qui a conduit à tout cela », dit-il.

Quelques accompagnateurs donnent leur avis

Certains élèves se sont faits accompagner par un membre de leur famille. C’est à l’image de Omar Soré qui a accompagné sa fille en classe de troisième. Assis sur sa moto, le vieil homme Soré manifeste sa tristesse concernant la fermeture de l’établissement de sa fille. « Si je dis que la fermeture de l’école m’a plu, c’est que j’ai menti. Si ça ne tenait qu’à moi, on n’allait pas fermer le lycée-là parce que ça n’arrange personne. Mais comme c’est eux (ndlr gouvernement) qui connaissent pourquoi ils ont fermé le lycée Zinda, nous ne pouvons que nous soumettre », a regretté Omar Soré.

Aïssatou Sawadogo habite à Kilwin. Elle a accompagné son frère pour le choix de son futur établissement. Elle donne son point de vue concernant la fermeture de l’établissement de son frère qui fera la classe de première C cette année. « Etant donné que le Zinda est le plus grand lycée du Burkina Faso, ce n’est pas du tout intéressant qu’à l’International, on apprenne que ce lycée a été fermé. Et en plus, Philippe Zinda Kaboré a été l’une des grandes personnalités du pays, donc si on ferme le lycée qui porte son nom, c’est comme si son nom disparaissait », déplore Aïssatou Sawadogo.

En rappel, les enregistrements se dérouleront du lundi 30 août au vendredi 10 septembre 2021. Les sites d’enregistrements pour les affectations sont entre autres le lycée municipal Paspanga, le lycée municipal Bambata, le CEG de Somgandé.

Lire aussi: Burkina Faso: plusieurs établissements seront fermés par le ministère de l’Education nationale, découvrez la liste

www.libreinfo.net

 

- Advertisement -

Articles de la même rubrique

Burkina/Sécurité : L’éducation à la vie familiale, une clé de résilience contre le terrorisme 

Le salon international de la famille de Ouagadougou s'est ouvert le vendredi 17 mai 2024 dans la capitale burkinabè. A l’occasion, Jean Marie Tiendrebeogo,...

Burkina/Réseaux Sociaux : La Présidence du Faso met en garde les usurpateurs de l’identité du chef de l’État 

La direction de la communication et des relations presse de la présidence du faso, dans un communiqué publié ce vendredi 17 mai 2024, informe...

Burkina : 3e édition du FONDES, «éduquer les enfants au sein de la famille », Germaine Kafando 

L' association Fondation Espoir et Sourire ( FONDES) organise la 3e édition du salon international de la famille de Ouagadougou qui s’est ouvert ce...

Burkina/littérature: réseaux sociaux, influence mitigée sur le livre physique

Avec internet et les réseaux sociaux, l’avenir du livre physique serait menacé. Sur le sujet des écrivains, des étudiants et des gérants de bibliothèque...

Burkina: Le CNP-NZ décline une rencontre avec le CSC

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a décliné l’invitation du Conseil supérieur de la communication (CSC) à participer à une rencontre d’échanges,...
spot_img

Autres articles

[Tribune] Médiation CEDEAO/AES, soutien au président Faye

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo à la suite du président nigérian Bola Tinubu vient de demander à son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, d’entrer...

Économie/UMOA: le Burkina mobilise 130 milliards Fcfa

Le Trésor public du Burkina Faso a mobilisé 129,68 milliards Fcfa sur le marché de l'UMOA suite à l'emprunt obligataire lancé du 11 avril...

Burkina/Sécurité : L’éducation à la vie familiale, une clé de résilience contre le terrorisme 

Le salon international de la famille de Ouagadougou s'est ouvert le vendredi 17 mai 2024 dans la capitale burkinabè. A l’occasion, Jean Marie Tiendrebeogo,...

Burkina/Finance : Une «Nuit des bâtisseurs », pour célébrer les 50 ans d’existence du RCPB

Le Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) a organisé, le 17 mai 2024, à Ouagadougou, une cérémonie appelée «Nuit des bâtisseurs », pour...

Burkina/l’USSU-BF:  392 athlètes du Plateau Central participent aux phases finales régionales

Dans la région du Plateau Central, 392 athlètes accompagnés de leurs encadreurs participent aux phases finales régionales des compétitions de l’Union des sports scolaires...