L’ancien Premier ministre ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, a appelé, ce samedi 1ᵉʳ février 2025, l’ex-président Laurent Gbagbo à fédérer l’opposition en vue de la présidentielle d’octobre. Dénonçant les divisions et un possible quatrième mandat de Alassane Ouattara, il propose la création du RAPID (Rassemblement pour une alternance pacifique, inclusive et démocratique), une coalition pour l’alternance démocratique.
Lors de la cérémonie de présentation de vœux du Front populaire ivoirien (FPI), l’ancien parti de Laurent Gbagbo, le 1er février 2025 à Abidjan, Pascal Affi N’Guessan a appelé l’opposition à s’unir.
L’ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo (2000-2003) et président du FPI depuis 2001 a dénoncé une opposition « divisée, paralysée, incapable de mener ensemble le combat essentiel : celui de l’alternance démocratique et du changement ».
Devant une assemblée de militants mobilisés, Affi N’Guessan a peint un tableau sombre de la situation politique du pays. « L’inquiétude monte de partout. Cette inquiétude, je la partage », a-t-il affirmé, avant d’exhorter Alassane Ouattara à « écouter la voix de la sagesse et sortir la tête haute de notre vie politique » en renonçant à un éventuel quatrième mandat.
Mais ses critiques les plus sévères ont visé l’opposition, qu’il accuse de manquer de cohésion et de stratégie. « L’opposition ivoirienne ne se donne malheureusement pas les moyens de jouer le rôle que la nation attend d’elle », a-t-il regretté, dénonçant « les petits calculs personnels et égoïstes, les démarches solitaires fondées sur des ambitions sectaires ».
Affi N’Guessan a directement interpellé Laurent Gbagbo, soulignant son rôle clé dans l’unification de l’opposition. « Parce qu’il est le plus ancien dans le grade le plus élevé, il a une responsabilité particulière pour favoriser ce rassemblement de l’opposition », a-t-il insisté.
Il a rappelé l’exemple de feu président Henri Konan Bédié qui avait su fédérer les forces politiques contre le troisième mandat contesté de Alassane Ouattara en 2020.
Affi N’Guessan a appelé Gbagbo à prendre le relais et à œuvrer pour une opposition unie, en s’appuyant sur « l’Appel de Bonoua ». Selon lui, cet engagement est essentiel pour garantir des élections « inclusives, libres, transparentes et pacifiques » en octobre 2025.
Pour concrétiser cette union, Affi N’Guessan a proposé la création du Rassemblement pour une alternance pacifique, inclusive et démocratique (RAPID), un cadre de coalition destiné à impulser un changement politique en Côte d’Ivoire.
Enfin, il a lancé un appel aux citoyens, leur demandant de ne pas rester passifs face aux enjeux électoraux. « Eux aussi doivent assumer leur part de combat, ne pas demeurer inactifs devant le risque de confiscation de leur droit à l’alternance », a-t-il martelé.
Il a insisté sur la nécessité pour les Ivoiriens d’être « des acteurs engagés » plutôt que de simples « spectateurs désabusés ».
