La région du Centre-Est du Burkina, du mois de décembre à nos jours, est en proie à l’insécurité. Malgré cela, le 14 février, la fête de la Saint-Valentin a été célébrée à Tenkodogo, chef-lieu de la région. Le correspondant de Libreinfo.net a fait le tour de la ville pour s’imprégner de l’ambiance de cette fête des amoureux dans les différents maquis, boîtes de nuit, restaurants et buvettes de Tenkodogo.
Par Natabzanga Jules Nikièma, Correspondant dans le Koulpelogo
A l’occasion du 14 février, fête des amoureux, communément appelée Saint-Valentin, le correspondant de Libre info.net a fait un tour dans quelques débits de boissons de la ville de Tenkodogo afin de vivre l’ambiance des festivités.
La première escale de la tournée de ce jour de fête de la Saint-Valentin a été une buvette située au secteur 6 de la ville. Elle est composée d’un kiosque dans un enclos. Pas de musique.
Pas de client non plus. Je prends place. Je ne donne pas le nom de ce débit de boissons pour raison d’insécurité grandissante dans la région du Centre-Est.
Mais cette buvette est très connue au secteur 6 avec ses » kimin- Kimiin ». Il est 19h 31. Il n’y a manifestement pas assez de clients comme d’habitude lors des précédentes fêtes de Saint-Valentin. C’est plutôt le silence pour une cité classée, selon les statistiques, comme la 6ème ville du Burkina.
La propriétaire de la buvette où j’ai pris place, m’explique, toute triste, sa déception devant cette situation : «Auparavant, à la Saint-Valentin, ici à Tenkodogo, la buvette était remplie de clients. Mais, cette année-ci!…»
Elle n’a pas terminé sa phrase quand l’un des clients trouvé sur place intervient dans la conversation. C’est un homme visiblement d’un âge un peu avancé.
Il dit : « Au cours de la fête de la Saint-Valentin passée, nous avions constaté que beaucoup de gens avaient porté ou s’étaient habillés en uniformes, encore appelée tenues. Mais, pour cette année-ci… »
Après hésitations, il conclut, avec un peu d’assurance : « C’est la cherté de la vie ou la vie chère.»
Après cette buvette, je suis allé au bar dancing « Wend -Kuni » appelé « WK ». Il est 22 h. Beaucoup de clients sont installés. Ici, on vit aux rythmes des musiques. On vit la fête.
J’ai rencontré dans ce bar un fonctionnaire, 25 ans de service me dira-t-il après. Il préfère garder l’anonymat. Pour lui, » il n’y a plus d’engouement pour la fête de Saint-Valentin comme avant.. Les gens ont compris qu’il s’agit de fête pour les couples. Aujourd’hui, les couples ne s’y intéressent plus. Sinon, avant, le bar était rempli à craquer » affirme-t-il.
Pour mieux compléter mon enquête, je suis resté jusqu’à une heure avancée de la nuit. J’ai ensuite rencontré un couple qui a remporté, cette nuit-là, un cadeau offert par le promoteur de la soirée au premier couple à ouvrir le bal.
Ce jeune couple était habillé en tenue assortie avec un tissu dit de Saint-Valentin. Retrouvé par la suite , le couplé n’a pas voulu se confier, préférant l’anonymat également.
Mais, avant de quitter le bar dancing, j’aurais droit à une surprise agréable. L’animateur, le disc-jockey de WK, a éteint l’ampoule centrale de la piste de danse puis a laissé place aux jeux de lumières multicolores. L’ambiance a été transformée et les clients étaient ébahis.
La piste de danse, maintenant plongée dans une semi-obscurité va vite se remplir et être rapidement pleine à craquer de couples dansants. Il est 24h40 à ma montre.
Ensuite, j’ai mis le cap sur une boîte de nuit. Celle que j’ai choisie a ouvert ses portes à l’occasion du nouvel an 2023. Des clients rencontrés ce soir de la Saint-Valentin, me diront que l’ouverture avait suscité une vive polémique en son temps.
En cette nuit de fête, il n’y a pas assez de motos au parking. Un client rencontré m’a expliqué le peu d’affluence à l’intérieur du fait de la cherté de la vie et surtout du fait de l’insécurité qui sévit dans la région actuellement.
Je n’ai donc plus voulu entrer dans ce night club mettant ainsi fin à ma tournée de cette Saint-Valentin.
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