Le village des communautés créé à l’occasion de la Semaine nationale de la culture (SNC) bat son plein avec plusieurs acteurs de la culture venus du Burkina et d’Afrique.
Par Nicolas Bazié depuis Bobo Dioulasso
45 communautés ont dressé des stands dans lesquels chacune présente des produits, objets et savoirs culturels dont l’histoire est assez passionnante.
Toutes ont quitté divers horizons, pour marquer leur présence à la Semaine nationale de la culture qui se tient jusqu’au 4 mai 2024, dans la capitale culturelle du Burkina, à savoir Bobo Dioulasso.
Parmi celles-ci, Libreinfo.net, a rencontré deux communautés qui, selon leurs représentants, ont fait le déplacement pour se faire connaître. Il s’agit, en effet, des communautés Bolon et Pougli.
Les Bolon et les masques…
Thioro Michel représente la communauté Bolon qui existe au Burkina Faso comme toute autre ethnie. Elle est localisée dans deux régions du Burkina, donc la région des Hauts Bassins (Bobo Dioulasso ) et la région de la Boucle du Mouhoun (Dédougou).
Les Bolon sont à leur première participation à la SNC. « Nous ne sommes pas nombreux au Burkina, mais nous sommes venus acquérir d’abord de l’expérience et nous sommes aussi venus présenter ce qui fait l’identité Bolon ».
La communauté Bolon s’identifie par le masque et les instruments de musique traditionnelle. « Chez nous, chaque type de masque a un rôle spéficique », nous informe M. Thioro qui explique qu’il y a des masques qui sortent uniquement lorsqu’il y a des funérailles.
De plus, il y a également des masques qui ne sortent que lorsque le chef du village décède. « Tant qu’il n’y a pas de décès du chef du village, ces masques ne sortent pas », dit-il, indiquant qu’il y a d’autres masques qui sortent chaque année pour danser.
Quant aux instruments de musique, notre interlocuteur soutient qu’ils sont utilisés dans les cérémonies traditionnelles et que chaque tam-tam a aussi un rôle spécifique.
Les Pougli et le fétichisme…
La communauté Pougli ! Elle participe à la SNC depuis 1983. Au Burkina Faso, elle est répartie entre deux régions à savoir celle des Hauts Bassins et celle du Sud-Ouest. « Notre spécialité culturelle est le fétichisme », lance Walia Djédoi.
Pour lui, cela ne surprend personne parce qu’en Afrique, chacun à un dieu ou un fétiche à la maison. « C’est ce que nous avons préféré et nous l’avons préservé », déclare M. Djédoi, celui-là même qui fait observer que l’être humain est accompagné par 9 esprits.
Chez les Pougli, un fait assez particulier attire beaucoup l’attention. Il s’agit de leur système de se débarrasser de tout empoisonnement. Walia Djédoi explique que chez eux, lorsqu’une personne meurt, on dépose le cadavre et, dans la tradition, il y a un gourdin qu’on utilise pour taper le ventre de ce cadavre.
Il vomi par la suite du sang. Ce liquide est recueilli et mélangé à du mil rouge écrasé. Du breuvage qui sera donné à chacun pour consommation.
Toutes les personnes qui en consomment ne peuvent être tuées par empoisonnement. « Celui qui boit peut mourir un jour, mais jamais par empoisonnement », insiste Walia Djédoi.
Que ce soit Michel Thioro ou Walia Djédoi, tous sont unanimes que la Semaine nationale de la culture est une vitrine pour promouvoir la culture dans toute sa diversité.