Dans une déclaration parvenue à Libreinfo.net le 5 Janvier 2023, l’Alliance « Ensemble pour le Faso» dénonce l’assassinat « des femmes et des enfants», appartenant « majoritairement au même groupe ethnique» à Nouna dans la province de la Kossi, région de la Boucle du Mouhoun.
Par la Rédaction
« Depuis quelques semaines, nous recevons des photos exposant des personnes assassinées dans certaines régions du pays. Ces photos sont le plus souvent accompagnées d’audios où des personnes en détresse nous invitent à agir pour protéger leur vie» affirme l’Alliance « Ensemble pour le Faso».
C’est un sujet à caractère sensible reconnait l’Alliance qui dit se contenter « d’interpeller directement les magistrats et les gouvernants actuels placés à des niveaux de décision».
Cette formation de partis politiques précise: « Le message à leur endroit est que nous devons agir vite et bien pour garantir le droit à la vie de tous les Burkinabè sans discrimination».
Le Burkina Faso reste un Etat de droit en dépit de la juste et nécessaire lutte contre le terrorisme peut-on lire dans la déclaration de l’Alliance «Ensemble pour le Faso».
Pour ce qui est du massacre de Nouna dans la région de la Boucle du Mouhoun, il y a des «femmes et des enfants» qui ont été assassinés révèle l’alliance qui cite des sources.
« Il ne faut pas se tromper d’ennemis dans cette lutte. Pour gagner cette lutte, nous avons besoin d’être unis et soudés en tant que peuple et nation. L’ennemi, dans sa stratégie, tente de nous opposer entre Burkinabè. Il est conscient que la division est le terreau fertile sur lequel peut prospérer l’extrémisme violent. Nous devons résister à cette tentation suicidaire» poursuivent les membres de cette alliance.
Pour eux, les élites et tous les leaders d’opinion doivent continuer de donner de la voix afin d’inviter les populations au respect de la vie humaine en ne cédant pas au piège des groupes armés terroristes.
« Il est encore possible de sauver notre patrie de cette descente en enfer en faisant appel à nos valeurs culturelles et traditionnelles fondatrices. Qui sommes- nous ? D’où venons-nous ? Vivons simplement comme des Burkinabè !» ont-ils dit.
Ils trouvent que le Président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré qui est le garant de l’unité nationale, doit affirmer une volonté politique claire contre toutes formes de stigmatisation et instruire son gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour sanctionner ou faire sanctionner sans état d’âme tout comportement mettant en péril la cohésion sociale.
«Face à l’hydre terroriste, il n’y a pas d’alternative à l’union de tous et à l’acceptation de notre diversité pour éradiquer ce mal» ont-ils conclu.
Cette sortie de l’Alliance «Ensemble pour le Faso» intervient trois jours après la tuerie de 28 personnes dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022 à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi dans la région de la Boucle du Mouhoun.
« La police judiciaire qui s’est rendu immédiatement sur les lieux afin d’effectuer les constatations d’usage, a pu dénombrer et identifier dans un premier temps 21 corps tous de sexe masculin, dont la plupart tués par balles » avait indiqué le procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Nouna, M. Armel Sama dans une note.
Le gouvernement affirmait aussi dans un communiqué qu’après ces informations qui lui sont parvenues, une enquête a été « immédiatement ouverte par les services judiciaires compétentes pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités ».
Le Mouvement burkinabè des droits humains et des peoples (MDHP) précisait dans une note, que les victimes étaient accusées de collaborer avec les terroristes.
«Les premiers éléments recueillis suite aux tueries de Nouna indiquent que les suppliciés ont été froidement abattus chez eux parce que soupçonnés, sans éléments de preuve tangibles, d’être de mèche avec des groupes armés terroristes» informait le MBDHP.
Sans oublier que le 2 janvier, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) avait dénoncé et condamné « des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées de citoyens et des pillages organisés dans le cadre de la lutte contre l’insécurité » dans le pays.
« Ensemble pour le Faso» regroupe à son sein, l’Alliance panafricaine pour la refondation; le mouvement SENS; le Parti pour la renaissance nationale (PAREN); et le Parti pour la démocratie et le socialisme et des Progressistes unis pour le renouveau. Il a été lancé en mai 2022.
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