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DABLO: Cette caravane de 30 à 40 motos d’hommes armés dans le Centre Nord « fatigue » l’esprit

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Les forces de sécurité ne sont pas intervenues parce qu’elles voulaient éviter une hécatombe. En s’expliquant ainsi sur les médias au sujet de Dablo, le ministre de l’Administration du territoire expose au monde que notre système de sécurité a fait profile bas devant quelques dizaines d’hommes armés qu’on laisse filer tranquillement. Pas si sûr que des experts de la question partagent cet avis du ministre. En plus une telle explication ne fait pas honneur aux sacrifices de nos courageux soldats sur le terrain qui se battent nuit et jour pour débarrasser ce pays des bandes terroristes.

Le plus révoltant ( si quelque chose nous révolte encore dans ce pays depuis Cappucino ), c’est que le film de Dablo n’est qu’une rediffusion macabre. Il a déjà été joué mainte fois ailleurs comme par exemple à Djibo il y a quelques mois où des terroristes étaient venus, en caravane (déjà), sur des motos (aussi). Ils avaient tranquillement traversé la ville et aller faire leurs attentats pendant plus de trois heures dans le centre de la ville. Le GFAT était là, dans Djibo. Une unité mobile de la gendarmerie était là aussi. Rappelons que Djibo, la grande ville du Nord a une police qui, elle aussi, n’avait pas réagi. Peut-être qu’il y avait une raison. Mais c’est la répétition du scénario qui semble difficile à comprendre.
Ces massacres nous font mal. Et si on est dans une démocratie, nos dirigeants nous doivent des explications cohérentes sur ce qu’elles font ( ou ne font pas, ou n’ont pas pu faire) pour la gestion du pays mais surtout pour notre sécurité. Qu’au moins, à défaut d’avoir pu prévenir certaines attaques, notre gouvernement ait du respect pour nos intelligences. Il faudra plus que le silence ou des explications pour enfants à la maternelle pour nous réconforter. Personne ne nie le fait qu’un travail est entrain d’être abattu sur le front. Le sacrifice de nos soldats est énorme. Mais quand par l’avion fait des secousses, le pilot doit informer et surtout être franc avec ses passagers.

A sa décharge, Siméon Sawadogo a le grand mérite de s’être exprimé ( même si on aurait préféré une certaine franchise). Mais il y a d’autres ministres qui sont chargés de notre sécurité, le ministre de la la Défense ou de la Sécurité qui, eux n’ont même pas jugé nécessaire de nous expliquer quoi que ce soit. Et que dire du Premier ministre et du Président du Faso! C’est eux qui sont responsables de ce dispositif sécuritaire qui donne les résultats que ça donne. C’est donc à eux de venir nous expliquer au lieu de laisser un ministre de la Cohésion nationale se mêler de questions qui visiblement le dépassent. Un bon citoyen c’est aussi celui qui est régulièrement tenu informé de la gestion du pays. C’est pourquoi après la libération des otages, en l’espace de quelques heures, on a vu s’exprimer, la ministre française de La Défense, le chef d’Etat major des armées de France et même Emmanuel Macron himself. C’est vrai qu’on est au Sahel. Mais quand même!!! on n’est pas des sous citoyens, et nos dirigeants doivent nous expliquer pourquoi des forces positionnées depuis des années pour combattre des terroristes peuvent être aux abonnés absents le jour J. D’ailleurs même jusqu’à quand devons-nous nous taire pour, dit-on « ne pas démoraliser la troupe »? Espérons que nous n’allons pas tous crever sous ce patriotisme silencieux ou personne n’a le droit de poser des questions qui ‘fatiguent son esprit’. En tout cas, que des gens puissent rouler en caravane sur une quarantaine de motos dans le Nord (sous état d’urgence), qu’ils viennent en plein jour attaquer une église dans une localité où il y’a des forces de sécurité, pendant au moins deux heures et repartir tranquillement, nous ça nous « fatigue » l’esprit. Et vous?

Signé: Courrier de lecteur

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