L’Association pour le Développement de la Province du Loroum (ADPL), région du Nord, dans une note adressée à toutes les sensibilités du pays, lance un cri de détresse pour sauver la province en proie à l’insécurité. « Plus de 75% des écoles et plus de 50% des centres de santé sont fermés, l’administration existe au minima, à cela vient s’ajouter une campagne agricole humide 2021 désastreuse et aucune perspective pour les cultures de contre saison. », dépeint la note datée du 9 novembre 2021.
Par Siébou Kansié
L’insécurité dans la région du Nord va grandissante. A Titao, chef-lieu de la province du Loroum, une note d’une organisation de la société civile, indique que la ville est sur le point d’être isolée. Beaucoup de services sociaux de base fonctionnent au ralenti.
«Plus de 75% des écoles et plus de 50% des centres de santé sont fermés, l’administration existe au minima, à cela vient s’ajouter une campagne agricole humide 2021 désastreuse et aucune perspective pour les cultures de contre saison. », explique l’organisation de la société civile du Loroum.
C’est depuis 2017, indique-t-elle, que « la province du Loroum est l’objet d’attaques terroristes récurrentes qui ont endeuillé plusieurs familles, entrainé des déplacements massifs internes de population, engendré un marasme économique et la fragilisation du tissu social. Les services sociaux de base sont gravement compromis dans la quasi-totalité des localités de la province ».
Elle déclare que « la situation est à son paroxysme avec plusieurs hommes tués, des femmes qui sautent sur des mines enfouies sur les pistes rurales, du bétail emporté, des greniers incendiés, des commerces pillés et des populations déguerpies de leurs villages. »
Si rien n’est fait, alerte l’Association pour le développement de la province du Louroum, « la ville de Titao, chef-lieu de la province du Loroum » est sur le point d’être isolée avec les récentes attaques des villages de la localité.
Les auteurs visibles de cette forfaiture sont les terroristes, qui dictent leur loi en lieu et place de l’Etat burkinabè, précise la note.
La conséquence de cette dégradation continue et accélérée de la situation sécuritaire est « le dépeuplement de plus de 60% des villages de la province, une forte concentration des personnes déplacées internes dans les quelques secteurs non encore occupés de Titao, chef-lieu de la province, et à Ouindigui, chef-lieu de la commune du même nom, le sentiment profond d’impuissance et d’abandon d’une population Loroumoise en désarroi ».
La situation humanitaire n’est pas reluisante. « A la date du 30/09/2021, la ville de Titao comptait 46 841 PDI selon le CONASUR et ce nombre a augmenté d’environ 20 000 avec les dernières attaques que la province a connu dans le mois d’octobre. »
Ce qui place la commune de Titao au 7è rang des communes qui abritent des personnes déplacées internes (PDI) au Burkina Faso. La province du Loroum occupe le 5e rang des provinces de provenance des PDI avec un total de 80 370 déplacées.
Le mal s’accentue de jour en jour, que faire ?
L’Association pour le Développement de la Province du Loroum (ADPL) qui dit être le porte-voix des populations du Loroum réitère le même cri d’alarme du mercredi 11 septembre 2019 à Titao devant les autorités provinciales.
« Aujourd’hui, plus de deux ans après, c’est avec grande tristesse que l’ADPL est contrainte de lancer son ultime cri d’alarme » :
Aux autorités nationales, les populations du Loroum désemparées disent attendre des « actions plus fortes de sécurisation de la province, notamment l’implantation d’un détachement militaire bien équipé à Titao ». Elles demandent le « renforcement des capacités opérationnelles du détachement militaire de Banh et des VDP de la province, le bitumage de la RN23 Ouahigouya-Titao-Djibo et la réalisation de forages agricoles dans les sites maraîchers ».
À l’endroit des filles et fils du Loroum résidents dans la province ou hors de la province et du pays, sans aucune considération politique, religieuse et ethnique, les populations attendent d’eux, un soutien « en faveur d’une part de nos VDP [Volontaires pour la défense de la patrie].
Ces volontaires selon la note, sont « cités comme un modèle de résistance. D’autre part, « nos mères, pères, frères, sœurs, épouses, maris et enfants affectés par cette double crise sécuritaire et humanitaire qui les expose gravement à la déchéance humaine » doivent être également soutenus. « Vos contributions de toute nature sont les bienvenues parce que le combat engagé sera de longue haleine ».
Les organisations humanitaires, les ONG et Associations de développement, les amis du Burkina Faso et du Loroum, ne sont pas oubliés. Les populations demandent leur « contribution … pour accompagner les FDS, les VDP et amoindrir les souffrances des populations victimes innocentes ».
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