Le procès du général de brigade Djibril Bassolet a repris ce lundi 7 janvier 2019 après deux semaines de suspension. Accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et trahison, l’accusé affirme que son dossier est vide et n’a d’autres fondements que les écoutes téléphoniques qui ont été fabriquées. Il dit préférer le silence si son interrogatoire se base sur lesdits écoutes.
Le ministère public, après lecture de quelques messages entre le général Bassolé et des interlocuteurs nationaux et étrangers (Guillaume Soro en particulier), a demandé à l’accusé si lesdits messages étaient conforment aux réalités des faits. « Je ne répondrai pas là-dessus. Tous ces éléments étaient dans la rue à la portée de tout le monde. Le dossier est complètement vide. C’est pourquoi le parquet passe tout le temps à lire des messages qui n’ont pas de sens, des échanges avec Soro et autres », a répondu le natif de Nouna d’un ton élevé. Pour lui, les audio étaient sur les réseaux sociaux et pour qui connait ces canaux, cela ne peut qu’être truqué. Mais pour le président du tribunal, le rapport de l’expert ne fait pas mention d’un trucage de voix. L’homme en boubou blanc rétorquera que son expert privé a conclu dans son rapport que les audio ont été tripatouillés.
L’ex-ministre des affaires étrangères sous le président Compaoré se veut clair « je voudrais qu’on revienne à la réalité des faits, c’est-à-dire, ce pour quoi je suis inculpé ». La complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat est la charge principale pour laquelle l’homme est poursuivi. Et selon la notification du tribunal, la complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat est liée à l’interruption du conseil des ministres par des soldats du RSP suivie de la lecture d’un communiqué qui dissout la transition. Cette charge de l’avis de l’accusé, n’a pas de lien avec les écoutes téléphoniques.
Le détenu de la MACA rejette en bloc les conversations téléphoniques qui sont pour lui, sans fondements légaux car estime-t-il, qu’aucune confrontation de voix n’a été faite ni avec lui, ni avec Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Et pire, les enquêteurs n’ont pas interrogé Guillaume Soro pour savoir si c’était sa voix ou pas.
Le général s’indigne d’être détenu depuis près de quatre ans et que des éléments précis de son inculpation ne soient pas discutés. Mais pour le parquet, le natif de Nouna ne doit pas dicter l’orientation du procès au tribunal « il veut que tout se déroule comme lui il veut », et cela ne peut être ainsi selon le ministère public.
Son audition se poursuit demain mardi 8 janvier à 9h au tribunal militaire de Ouagadougou .
Siébou Kansié
Libreinfo.net