Le procès de l’ex-directeur général des Douanes, Ousmane Guiro, a été encore renvoyé à une prochaine session, par la chambre criminelle de la cour d’appel de Ouagadougou délocalisée au Tribunal de grande instance Ouaga Il. La chambre a justifié ce renvoi par le fait que le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) qui s’est constitué en partie civile dans le dossier était absent à l’audience de ce 8 décembre 2022. En plus, Me Prosper Farama qui est un avocat de la partie civile a brillé par son absence.
C’est une affaire vieille de 10 ans qui vient d’être à nouveau renvoyée. Le procès Ousmane Guiro a connu plusieurs rebondissements depuis un bon moment maintenant. En septembre 2022, il avait été renvoyé pour « pièces manquantes » dans le dossier.
Cependant, aussi surprenante que cela puisse paraitre, la chambre criminelle de la cour d’appel de Ouagadougou a décidé, ce 8 décembre, encore, de son renvoi à une prochaine session.
N’ayant pas reçu de courrier par « post éclair » les jours avant, pour lui notifier la tenue de l’audience, M. Prosper Farama avocat de la partie plaignante n’a pas pu faire le déplacement au Tribunal. « Maître Farama a dit qu’il n’a pas reçu d’acte de notification », a déclaré l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) qui s’est aussi constitué en partie civile dans le dossier Guiro.
Ainsi, la cour a dû suspendre l’audience pour la reprendre une quarantaine de minutes après. C’est alors que le procureur général dans son réquisitoire, a demandé un renvoi du procès. Ce qui n’a pas été du goût des avocats de l’accusé qui ont tout de suite rejeté la faute sur le parquet général.
« L’audience a été renvoyée parce que le parquet général n’a pas accompli toutes les diligences pour citer toutes les personnes qui doivent comparaître y compris les conseils constitués dans le dossier. (…) », a indiqué l’un des avocats de la défense.
La partie de la défense dit avoir l’impression que le parquet général ne veut pas le dénouement du procès. À cet effet, ils ont appelé le ministère public à prendre des dispositions pour la tenue « effective et normale » de la prochaine audience. « Il faut que le parquet général prenne toutes les dispositions pour que toutes les parties soient présentes », lance la défense.
A noter que les avocats de M. Guiro ont une fois de plus demandé à voir la pièce à conviction qu’est la somme d’environ deux milliards de francs CFA qui a été retrouvée chez l’accusé. Le président de la chambre criminelle va faire comprendre donc que l’argent a été injecté dans le circuit financier. Pour lui, l’important était seulement de savoir ce qu’était devenu cet argent.
Pour mémoire, l’affaire Ousmane Guiro a éclaté en janvier 2012, lorsque des gendarmes ont saisi des cantines, contenant un peu moins de 2 milliards de Francs CFA en liquide chez lui. Après plusieurs épisodes, le dossier avait même été renvoyé en cassation en 2016.
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