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[Edito] Burkina Faso : la tenue des élections le 22 novembre sera le moindre mal

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Les prochaines élections couplées (présidentielle et législatives) au Burkina Faso sont prévues pour le 22 novembre prochain. C’est du moins, l’annonce faite depuis le 5 février dernier par le gouvernement. Mais certains acteurs politiques posent des conditions dont la satisfaction rend improbable le respect de l’échéance du 22 novembre. Ce qui instaure un climat d’incertitudes quant au respect de cette échéance. Face à cette situation, il nous semble que le moindre mal se rapporte à la tenue effective de ces élections le 22 novembre.   

Par la Rédaction

La durée des mandats présidentiels et législatifs au Burkina Faso est de cinq ans. Cela ressort clairement des termes de la Constitution (articles 37 et 81) et des termes du Code électoral (article 158). Ainsi, s’impose l’obligation de faire en sorte que les résultats des élections de renouvellement soient connus avant l’échéance de ces mandats. Autrement, le pays aura mal à ses institutions fondamentales, même si la Constitution (article 81) prévoit la possibilité de prolongation de la législature sur un an en cas de force majeure.

Pour mettre le Burkina Faso à l’abri de ce problème institutionnel à l’expiration des mandatures présidentielle et législature actuelles, le gouvernement a annoncé la tenue des prochaines élections couplées pour le 22 novembre 2020. Dans le même sens, plaident les partis membres de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) et l’opposition politique réunie autour du Chef de file de l’opposition politique (CFOP). Jusqu’à ce jour 9 juin, ce Chef de file, Zéphirin Diabré, estime que rien n’empêche que les prochaines élections couplées, présidentielle et législatives, se tiennent le 22 novembre prochain.

Mais du côté de l’Opposition politique non-affiliée (ONA), l’on exige que la tenue desdites élections à cette date soit précédée de gages sûrs de sécurité sur l’ensemble du territoire national. En clair, le Pr Abdoulaye Soma du parti ‘’Soleil d’Avenir’’ et ses camarades dont Soumane Touré, le gouvernement doit, avant le 22 novembre, faire en sorte que le caractère universel (consacré dans la Constitution) de ces élections soit une réalité pour l’ensemble des Burkinabè partout sur le territoire national. Or, il est évident que des contrées du territoire burkinabé resteront inaccessibles, car assiégées par des groupes terroristes, jusqu’à cette date du 22 novembre. Autant dire qu’en réalité, l’ONA s’oppose à la tenue des élections le 22 novembre prochain, puisque la condition de sécurisation parfaite est véritablement impossible à satisfaire durant les cinq mois qui nous séparent de cette date du 22 novembre. Du reste, Soumane Touré annonce déjà l’ouverture d’une transition à l’expiration du mandat du président du Faso. Certainement que lui est ses camarades entendent tirer le meilleur profit d’une telle transition.

C’est dans la même logique de condition irréaliste, que s’inscrit un autre groupe de responsables politiques dont Ablassé Ouédraogo du parti ‘’Le Faso Autrement’’. Pour ce groupe en effet, le gouvernement doit organiser et réussir la réconciliation nationale avant le 22 novembre, s’il veut que les élections se déroulent à cette date. Il est évident que le processus pouvant aboutir à cette réconciliation (si elle est vraiment nécessaire), ne peut être bouclé avant le 22 novembre. De bonne foi, l’on ne peut poser ce processus de réconciliation ou la sécurisation parfaite de l’ensemble du territoire national comme préalables à la tenue des élections le 22 novembre.

Le moins que l’on puisse raisonnablement présager, c’est que le non-respect des échéances des mandatures présidentielles et législatives va fragiliser davantage le Burkina Faso sur le plan sécuritaire. Ce non-respect des échéances peut aussi être source de problèmes qui soient de nature à susciter pertinemment la nécessité d’aller à une réconciliation nationale.

S’il est vrai que tous les Burkinabè, partout où ils se trouvent sur le territoire national, doivent être mis – par le gouvernement – en situation de pouvoir voter le 22 novembre, il est aussi évident que la non-tenue de ces élections à bonne date va plonger le Burkina Faso dans une instabilité multidimensionnelle, notamment politique, institutionnelle et économique. Comme cela est toujours conseillé, entre deux maux, il faut choisir le moindre. Dans ce contexte de tractations entre acteurs politiques autour de la tenue des prochaines élections, nous estimons que le moindre mal se rapporte à la tenue desdites élections le 22 novembre 2020.

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