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[Edito] Lutte contre le terrorisme : où est passé le G5 Sahel ?

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Animés de la volonté d’instaurer une dynamique coordonnée entre Etats pour l’éradication du terroriste dans la bande sahélo-saharienne, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ont mis en place le G5 Sahel. Cet organisme qui a suscité de l’espoir sur les plans du développement intégré et de la restauration de la sécurité entre les cinq Etats, semble être englué dans une léthargie. En tout cas, son absence sur le terrain est patente. Où est-il donc passé ?

Par la Rédaction

Crée officiellement le 19 décembre 2014, le G5 Sahel devrait s’illustrer à travers notamment la réalisation d’infrastructures socio-économiques et la traque militaire contre le terrorisme dans l’espace qu’ont en partage ses cinq Etats membres. Mais jusqu’à ce jour, le terrorisme peine à être vaincu, et le développement intégré reste encore un mythe au sein de l’espace qu’il couvre. Chacun de ces Etats se voit toujours obligé d’agir seul contre le terrorisme qui continue d’endeuiller. Ce fut notamment le cas du Tchad qui, après avoir été durement frappé le 23 mars dernier par des éléments de la secte islamiste Boko Haram basée au Nigeria, a dû déployer seul de gros moyens pour mener la traque antiterroriste par-delà ses frontières nationales. C’est le cas du Burkina Faso aussi qui continue d’enregistrer de nombreuses pertes non seulement en vies humaines, mais aussi en portions du territoire national, et qui s’investit comme il peut pour contrer les terroristes. Même les convois d’aides humanitaires sont attaqués par ces terroristes, apparemment décidés à pousser loin l’outrecuidance.

Dans ce contexte, si la force Barkhane se fait sentir à travers des interventions victorieuses sur les groupes terroristes aux côtés des armées nationales, la force du G5 Sahel ne fait même pas signe de vie. Or, l’on a pu penser que c’est elle qui sera en première ligne de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, du moins dans les limites territoriales que partagent ses cinq Etats membres. L’on se rappelle que cette force dotée de 5 000 hommes issus de ces cinq Etats a été approuvée par l’Union Africaine et reconnue par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies le 21 juin 2017 aux termes de sa résolution 2359 et le 8 décembre 2017 aux termes de sa résolution 2391. Mais hélas !

En plus de l’inaction de cette force, le G5 Sahel se fait oublier aussi par son absence sur le terrain du développement. Il aurait pu s’illustrer à travers par exemple des actions qui mettent les jeunes des localités en proie au terrorisme à l’abri de recrutement par les groupes terroristes, étant donné que le désœuvrement de la jeunesse favorise de tels recrutements. Mais l’on est à se demander où est passé ce G5 Sahel, tant il est brouissant par son silence et par son inaction.

Tout porte à croire que le G5 Sahel est handicapé par le manque de ressources financières conséquentes. Cet handicap financier aurait pu être évité, si les cinq Etats qui l’ont mis en place avaient une gouvernance vertueuse, tant leur sous-sol regorge d’importantes ressources minières. Mais il est là, cet handicap. Il est surtout apparu lorsque les Etats-Unis d’Amérique (USA) ont émis leur opposition à ce que le G5 Sahel soit placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations-Unies. Or, cela lui aurait permis de bénéficier de la mobilisation de la communauté internationale en termes de ressources financières et humaines.

Néanmoins, les USA ont pris l’engagement de renforcer leur coopération bilatérale avec chacun des cinq Etats membres du G5 Sahel dans le sens de les aider à traquer le terrorisme. Bien d’autres pays développés ont exprimé leur engagement à apporter des appuis financiers. Mais c’est surtout l’Union européenne qui s’est affichée en véritable partenaire financier du G5 Sahel. Bien que des décaissements de fonds aient été faits, le G5 Sahel semble souffrir encore d’absence de ressources financières.

Et voilà que la pandémie de Covid-19 est venue mettre à genou les grandes puissances économiques, notamment américaines et européennes. Evidemment, les financements en faveur du G5 Sahel ne peuvent qu’être compromis. En tout cas, on peut craindre pour l’avenir du G5 Sahel qui peine encore à trouver ses marques.

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