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Massacre à Yirgou: les preuves de la faillite d’un Etat

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46 morts officiellement dans une attaque terroriste devenue un conflit intercommunautaire. La bêtise humaine est indescriptible. Il ne serait pas trop osé de dire que plus rien ne va encore dans la gouvernance au Burkina Faso. Il a fallu attendre 72h après pour avoir un second bilan dit provisoire suite à la pression des réseaux sociaux et un média international qui a donné des chiffres effroyables très tôt ce matin (4 janvier 2019). Le gouvernement burkinabè n’a toujours pas appris la leçon de communication de crise malgré qu’il vogue de crise en crise depuis le 15 janvier 2015. Jusqu’à ce jour, sauf les deux apparitions des ministres Sawadogo et Dandjinou à la télévision nationale, le gouvernement n’a pas encore osé faire une communication claire sur les circonstances de ce qui se passe depuis le 1er janvier 2019 dans la province du Sanmatenga. Pas la moindre réunion de crise ou une mission sur les lieux des violences dans le centre nord.

Tout se passe comme s’il s’agissait d’un fait banal ou de « l’affaire de l’autre », insignifiant loin du palais de Kosyam pour ne pas troubler la tranquillité des dirigeants. Et pourtant, ils ont justifié les achats des V8 pour les déplacements en campagne et les Talisman en ville. L’on peut se poser la question de savoir que vaut une vie humaine au Burkina aux yeux de nos autorités ? C’est l’un des rares bilan aussi lourd dans un conflit de telle nature excepté les éboulements et les accidents de route. Le pire, c’est que la morale n’est pas la chose la mieux partagée dans ce gouvernement ou la collégialité a volé aux éclats depuis longtemps. Un tour sur les réseaux sociaux vous permet de mesurer le degré d’importance que des ministres ou d’autres autorités accordent à ces situations dramatiques. Aucun sentiment de compassion ou de fermeté vis-à-vis de ce qui se passe.

Ce qui reste après l’apocalypse à Yirgou

Où est passée la justice ? Un pouvoir qui a réclamé son indépendance depuis longtemps mais incapable de faire face à la moindre situation. Jusqu’à ce jour, sauf oubli de notre part, le procureur du Faso ne s’est pas encore saisi de la situation officiellement. Evidemment cette justice nous dira un jour qu’elle n’a pas eu le temps de colmater certaines informations au moment des faits. Mais où était-elle ? Toujours dans le laxisme ! Cet état de fait au plus haut niveau du gouvernement et de la justice consume au jour le jour les burkinabè qui n’ont que souffert des situations douloureuses en 2018. Dans tous les cas, la gouvernance et la justice bourgeoise constituent le vrai souffre-douleur des burkinabè. Aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon en ce qui concerne la sécurité et la bonne gouvernance. L’état d’urgence seule ne suffit pas, déclaré le 31 décembre 2018 et entré en vigueur le 1er janvier 2019, l’état d’urgence est déjà totalement mis en mal par ces violences même si la région du Centre nord n’est pas concernée.

A deux ans des prochaines élections, le bilan du pouvoir est chaotique. A la suite de l’état d’urgence on devrait s’attendre à un nouveau gouvernement au 2/3 renouvelé avec un chef de guerre en tête le plus vite possible et opérer des changements à la tête des commandements. Il faut bien que le Président Kaboré s’enferme dans son bureau de Kosyam loin des influenceurs pour en ressortir avec une liste d’une équipe qui a la hargne d’engranger des victoires.

La rédaction

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